Carnet de bord

D’Istanbul à Tbilissi : l’aventure commence vraiment!

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Istanbul, ville impressionnante, bruyante, étroite et millénaire. Certains bruits sont peut-être présents depuis des centaines d’années sur ses marchés. On y ressent l’histoire partout.

Peut-être l’une des seules villes sur deux continents à la fois. L’Europe et l’Asie, deux mondes très différents, séparés par le Bosphore. L’Istanbul historique est très touristique, les monuments n’en restent pas moins impressionnants. Les mosquées surplombent tout, les appels à la prière vous rendent silencieux mais l’agitation générale reste. Le grand bazar reste un lieu incroyable en tant qu’édifice. Les épices, et tout ce qui constitue  un véritable bazar ont été décalés un peu plus loin. C’est désormais un grand marché aux souvenirs Turc.

Visiter cette ville c’est surtout beaucoup marcher dans les rues étroites. Istanbul est très vallonnée et la marche n’est donc pas de tout repos, on est loin du plat d’Amsterdam.

C’est un gigantesque labyrinthe et j’aime m’y perdre, je monte des escaliers obscurs, je rencontre un chaton envahit de puces. Je continue à marcher. Couloirs noirs vraiment obscurs, j’y vois des gens coudre de fausses casquettes Nike, des grands tapis, forger des narguilés. Ce n’est qu’une supposition mais je pense très sincèrement que ces gens étaient des immigrés clandestins. J’y vois principalement des Africains et des Asiatiques qui y travaillent.

Je continue à marcher et j’arrive à un café. Au bout de ce couloir obscur et poussiéreux, une dame qui parle un anglais correct arrive et me dit de m’installer dans la salle principale du café. La vue surplombe absolument toute la ville et les grandes mosquées. Je n’en reviens pas !

Le café est vide, je décide de m’y installer. Elle revient avec une limonade et du gâteau au citron « homemade ». Grand amateur du plaisir des papilles, je suis en joie à la vue de cette excellence, à qui se joint un parfum d’exclusivité. Je suis alors très très content !

Puis, l’appel à la prière commence, en l’espace d’une minute ma terrasse devient un énorme fauteuil et la ville entre en scène et se met à appeler tous les musulmans à venir prier Dieu. Effet très impressionnant. A ce moment précis Istambul semble pleurer, se larmoyer pendant près de 5 minutes, c’est comme si toute la ville pleurait à l’unisson, ce qui me fait frissonner d’émotion.

Pour la petite anecdote : durant mon séjour là-bas, je vais emmener dans ce café un couple d’amies, dont l’une est Stambouliote de naissance. Elle me confiera directement, que jamais elle n’avait vu la ville de cette manière et que ce café était tout bonnement incroyable. Je ne vous cache pas ma fierté !

En route pour la Géorgie

C’est le moment de partir d’Istanbul et de me diriger vers la Géorgie. Je choisis d’emprunter le nord, en longeant la mer Noire pour éviter le méga flux touristique des gros spots. Il me faudra 5 jours pour traverser le pays, les 2 premiers jours furent exceptionnels, avec ses routes en serpent à flanc des falaises et la mer Noire d’un bleu turquoise profond. Le bonheur simple de prendre les courbes et de sentir le vent frais chargé de sel fut un moment magique.

Les 3 autres jours, furent moins exaltants dans le sens où les routes se transformèrent en double voies plates, droites, assez peu intéressantes…

J’arrive donc dans une région où se trouve le monastère de Sumela, un très bel édifice à flanc de falaise, vieux d’environ 1300 ans qui se révèlera… fermé pour cause de rénovation !

Le lendemain direction la Géorgie vers Batumi où j’assisterais au second sacre de nos bleus !

Quelques jours plus tard, je quitte cette petite ville balnéaire très populaire chez les Russes, pour une petite destination dans le sud appelé Vardzia ! C’est un site archéologique Troglodyte, où les gens ont creusé dans la falaise pour y vivre. Mais avant d’y arriver il y a 250 bornes à faire depuis Batumi.

Et nous avons désormais quitté la Turquie, les routes ne sont plus les mêmes. Heureusement, lors de mon passage à Istanbul, j’ai opté pour des pneus polyvalents, autant sur routes normales que sur routes abimées, pistes ou off-road. Du coup, après quelques kilomètres je m’engage sur une route où l’on peut clairement deviner qu’il y a eu de l’asphalte avant !

Feu-asphalte mais tu as le mérite de changer la routine de la belle route. Sur une centaine de kilomètres, la route sera donc très mauvaise, des nids de poule, des poulaillers entiers parfois, mais heureusement pour moi aucune goutte de pluie, ce qui m’aurait rendu la tâche bien plus compliquée et glissante.

Je commence à bien me rendre compte que nous sommes loin de l’Europe désormais, car il y a des vaches sur la route. C’est un excellent indicateur de distance. Elles me regardent passer avec cet air si indifférent. La route traverse des montagnes et elle se transforme parfois en lit de rivière sur plusieurs dizaines de mètres. Peu importe, je rentre dans le vif du sujet et je commence à vraiment sentir que je suis en voyage, je suis venu chercher de l’aventure et je commence à en avoir. Ça secoue énormément, mes sacs derrière remuent dans tous les sens, ce qui a le don de m’énerver, les tendeurs ne sont vraiment pas adaptés. Mais à ce moment je ne connais pas d’autre alternative à ça je resserre donc tout très souvent pour continuer. En revanche ma sacoche réservoir Xtream Tanklock, elle, ne bouge pas d’un poil.

Après une grosse journée passée sur la route, j’arrive le soir à mon hôtel. L’avantage c’est que la Géorgie n’est pas trop chère et que je peux me prendre des hôtels sans me ruiner. J’aime dormir en guesthouse pour rencontrer du monde, mais après une journée à affronter la poussière, l’eau, la boue, ma seule envie est de dormir et de ne déranger personne avec mes multiples sacs qui prennent de la place. Après avoir chassé au supermarché quelques boîtes de conserve de macro à la tomate et un paquet de chips, je me rends à mon petit hôtel pour apprécier ma fructueuse chasse.

Le lendemain je me rends donc à ce fameux village Troglodyte, qui se révèle être beaucoup plus loin que prévu. La route pour y accéder est cependant très très jolie. On commence par longer une rivière où des enfants s’amusent, puis, au détour d’un virage, on aperçoit des champs de fleurs violettes sur les collines. Ce ne sont pas des lavandes, et l’effet visuel est très impressionnant car  toutes les collines sur 10 km en sont couvertes.

Après une attaque de chiens de berger, qui me prennent pour une biquette et qui me courent après, j’arrive dans des canyons qui me guident directement sur une petite vallée où se trouve ce fameux village inscrit dans la roche. Impressionnant de l’extérieur, l’intérieur est assez vide, seule subsiste une petite église avec des fresques, qui rend le lieu plus vivant. J’ai été marqué par les conditions de vie à l’intérieur, qui apparemment étaient plutôt bonnes, et le fait de vivre dans une falaise même, ce qui devait être assez particulier. De nouveau sur les routes le lendemain, je m’exerce à la ride en Géorgie. Je continue mon chemin par le sud. Je longe les frontières Turque et Arménienne pour ensuite me diriger vers la capitale Tbilissi.

Destination Tbilissi

Cette journée-là sera l’une de celles dans ce voyage, qui restera mémorable. Mémorable, car elle m’a énormément surpris. Je me suis retrouvé au milieu de steppes sans m’en apercevoir. Qui aurait pu croire qu’à 4 heures d’avion de France je tomberais nez à nez avec des steppes ? Il n’y a pas de yourtes certes, mais le paysage lui, est là, le silence aussi. C’est fou, je vais traverser pendant 150 bornes une région avec 3 lacs successifs, des montagnes, des steppes et une lumière très spéciale. La Géorgie aura définitivement été la bonne surprise avec la Slovénie de ce début de voyage.

J’arrive avec un coucher de soleil magnifique à Tbilissi, un vent frais me donne une bouffée d’air, puis je m’embarque dans les bouchons de la capitale. Comme leurs homologues Turcs, les Géorgiens conduisent avec leurs pieds et les yeux bandés pour plus d’adrénaline. Le clignotant est visiblement réservé aux jours de fête et les warnings servent à indiquer que… l’on se gare.

Après une brève visite de la ville qui est plutôt mignonne mais pas des plus intéressantes, je me rends donc avec la boule au ventre en Azerbaïdjan, car les douaniers et policiers Azerbaïdjanais se coltinent une mauvaise réputation…

La suite de mes aventures à découvrir dans mon prochain article !

A bientôt !

Enzo.

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