Carnet de bord

Mafiatripes : de Vincennes à Ljubljana

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Voilà plus de 3 semaines que je sillonne une partie de l’Europe,  quelle aventure ! Flashback sur le début de mon voyage qui a remué le vrai Enzo qui s’était assoupi durant son retour en France.

Peu avant mon départ j’étais de nouveau stressé comme jamais, à croire que je n’avais jamais voyagé. Ceci dit c’était normal, tout en partant voyager je sortais une fois de plus de ma zone de confort. Je partais avec ma moto tout de même, vers un trip qui semblait si long et à la fois si court. Sentiments bizarres…

Les premiers jours furent étranges. Il fallait que je me mette en mode « voyageur ». J’ai toujours eu besoin de ce temps d’adaptation. Ma tête et mon corps ne peuvent pas switcher en un quart de seconde entre deux états. Il faut que les petites habitudes reviennent, que l’excitation naisse et que je me remette à apprécier l’instant présent plutôt que de tirer des plans pour le futur. Ce qui n’est pas facile pour moi, comme pour n’importe quel voyageur qui part à la découverte de sa nouvelle aventure.

Je suis donc arrivé à Strasbourg, soulagé que le voyage ait enfin commencé.

Mais ma première vraie « aire de jeux » fut l’étape suivante : la Suisse. Les courbes, les pentes, les vallées, les villages, les cols perchés dans le ciel, quel plaisir que de tester ma moto, qui réagissait parfaitement à mes accélérations. Chaque virage était l’occasion de découvrir un nouveau panorama, un nouvel angle ou de prendre de la hauteur. Certaines pentes étaient tellement raides à grimper qu’on aurait pu croire que ma moto allait se renverser. Heureusement que j’avais bien réparti la charge de ma moto à l’avant et à l’arrière… Ma sacoche de réservoir m’a été d’une grande aide puisque j’ai pu y caser ma trousse à outils de 6 ou 7 kilos, ainsi que mes deux appareils photos qui pèsent 800 grammes chacun. Facilement accessibles pour pouvoir les utiliser rapidement ! Le seul point négatif à souligner lorsque j’ai traversé le pays est qu’il y avait nombre de travaux créant des bouchons interminables, ce qui coupait l’état quasiment hypnotique que la moto procure quand on enchaine les virages.

Après 3 jours en Suisse, j’arrivais en Italie où j’entrais par Côme.

Je ne saurai vous l’expliquer, mais en arrivant en Italie, j’ai été pris d’un mauvais pressentiment, un malaise. Je n’étais pas spécialement emballé alors que c’était une destination qui me tenait à cœur. Je sentais dans l’air une ambiance qui ne correspondait pas à mon voyage. Une fois le pied à terre et dans les rues de Côme, je me suis rendu compte que j’étais entouré de personnes bien plus âgées que moi (entre 40 et 60 ans en moyenne), chemise Ralph Lauren, pantalon en toile et montre en or accompagnées de femmes aux cheveux décolorés, au bronzage bien ambré, robes longues,  élégantes, et aux lunettes de soleil à la grandeur démesurée ! Du coup rapidement je ne me suis pas senti à ma place ni à l’aise avec ma barbe grandissante, mon short bon marché (ouaip c’est un short Decathlon mais il est tellement confortable !) et mon t-shirt Under Armour de contrefaçon vietnamienne. Pour couronner le tout deux jours plus tard quelqu’un a volontairement renversé ma moto et celle d’un touriste anglais, alors qu’elles étaient garées correctement dans un coin. Très mauvais accueil…

Après une visite désastreuse de Milan (je m’y sentais comme à Paris), j’ai donc changé d’avis. Je passerais par les Balkans pour aller en Turquie et non par l’Italie. Inutile de rester aussi longtemps dans ce pays dans lequel je ne me plais pas !

C’est ainsi que j’ai pris la direction de la Slovénie, petit pays de 2 millions d’habitants qui est connu pour… Pas grand-chose !

C’est un pays anecdotique dont je ne connais rien. Seule chose sûre : des amis sont à Ljubljana, ils vont au Japon à vélo depuis Paris. 2 gars hyper marrants, assez complémentaires, l’un est peu bavard, l’autre totalement excentrique. Deux motards, qui ont détrôné la motocyclette pour la bicyclette. Et, comme le hasard fait bien les choses, Sébastien, le AirBnB ou l’on crèche est motard aussi. De longues nuits s’enchainent à discuter de moto et de voyages…

Un jour Sébastien nous propose de nous accompagner pour une virée en moto au travers du nord de la Slovénie (la Slovénie est un pays minuscule, l’aller retour au Nord du pays se fait très facilement en une journée). Pour ce faire, il prête généreusement à Stéphane, l’un de mes deux potes, une de ses motos. Une Yamaha Ténéré 660 des années 90 !

Nous sommes donc partis vers Bled avec nos 3 motos sous un temps magnifique. Nous avons longé le lac de Bohin, qui est bien moins touristique que Bled, où la nature domine complètement le lac. D’énormes murs de roche surplombent cette magnifique étendue d’eau, ce qui donne un effet de parc national américain. L’eau des rivières est tellement propre qu’elle est potable. Nous croisons de nombreux marcheurs et randonneurs le long des routes que nous dévalons à toute vitesse. Tantôt dans une gorge avec des petits virages, tantôt dans des virages qui nous font remonter aux crêtes de ces petites montagnes. C’est clairement un paradis pour motards adeptes de session ride en pleine nature.

C’est autour d’un verre de Schnaps que le soir nous nous retrouvons chez Sébastien pour conclure cette journée absolument magnifique qui fut, depuis mon départ, la meilleure journée du voyage.

Le fait de pouvoir rider et partager ces découvertes avec d’autres motards était une première pour moi et ce ne sera surement pas la dernière. C’est très agréable de pouvoir éprouver les mêmes sentiments aux mêmes moments. Et je vais durant le reste de mon voyage, chercher à en rencontrer davantage pour pouvoir avoir un aperçu de ce qu’est la moto à l’échelle Mondiale…

A suivre !

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