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J’ai participé à mon premier week-end de course et c’était génial ! Partie II

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Cet article fait suite à un précédent décrivant le début de mon week-end de course, avec les essais et qualifications. Si tu ne l’as pas encore lu ou si tu souhaites le relire, n’hésite pas à le faire dès maintenant. 🙂

Sinon, il est temps pour moi de te décrire ma toute première course. En avant !

Top départ !

C’est reparti. Nouvelle mise en grille, nouveau tour de chauffe, nouveau départ. Je me réjouis de voir que l’adrénaline du départ est toujours là. Je comprends pourquoi tout le monde dit que la course est une véritable drogue et que, une fois qu’on y a goûté, on ne peut plus s’en passer. Le départ est lancé, et je me place rapidement sur la gauche de la piste pour anticiper le deuxième virage, un gauche serré où il vaut mieux passer à la corde pour ne pas se faire bloquer. Je suis le troupeau en me disant que c’est tout de même une idée folle d’être aussi nombreux dans un si petit espace.

Quand on a l’habitude de rouler sur des journées de roulage classiques, on se dit en course que la piste est bien trop petite pour accueillir autant de monde. 😀

Arrivé au quatrième virage, je double un concurrent au freinage en manquant de peu de sortir de la piste. Je me dis qu’à se sentir des ailes on peut en effet vite s’envoler dans cette discipline. Je me concentre sur les pilotes de devant et me réjouis de voir que je ne suis pas largué et que je vais pouvoir me faire plaisir.

Le premier tour passe, puis le second et le premier panneautage m’indique que je suis 15e. Je n’en crois pas mes yeux. A quel moment ai-je doublé 5 pilotes ? Ce chiffre m’indique que je peux rouler et faire une belle course et je m’y donne à fond. Je reste derrière un concurrent pendant près de la moitié de la course. Il est un peu plus lent que moi mais faute d’avoir un 1000, j’ai du mal à trouver une ouverture. Depuis le début de la course j’ai tout de même remarqué que j’arrivais à freiner bien plus fort que les quelques pilotes devant moi dans l’épingle d’Alès. Tout ce dont j’ai besoin, c’est de ne pas être trop loin de lui à ce moment là. Je m’applique donc sur l’enchaînement des trois virages précédents pour me retrouver juste derrière lui et passer proprement devant lui au freinage. Je ne joue pas un podium ni même le championnat, je n’ai aucun intérêt à doubler salement un adversaire et je m’en voudrais de faire tomber quelqu’un pour ça. Cependant, cette épingle est pratique car il est facile de montrer que l’on dépasse sans couper la route à son adversaire.

Je continue sur ce rythme mais deux tours avant la fin, je commets une petite erreur sur le dernier virage et me fais doubler par une concurrente, la seule femme du groupe, qui me dépasse en bout de ligne droite des stands. Je rage un peu face à mon évident manque de puissance mais je sais aussi que je paye le prix de l’erreur faite un peu plus tôt. Un peu déstabilisé, je commets une nouvelle erreur deux virages plus loin et me fais doubler par le pilote doublé à l’épingle un peu plus tôt. Je donne tout ce que je peux pour les rattraper mais le physique ne suit plus. Mon objectif étant surtout de finir la course, je garde mon rythme en attendant la fin de course.

Le panneautage m’indique que c’est le dernier tour, je me concentre pour ne rien lâcher. Je croise un concurrent de la tête de course qui est tombé lors du dernier tour en me disant que rien n’est fait tant que la ligne d’arrivée n’est pas passée. J’arrive finalement au dernier virage en voyant le drapeau à damiers agité au milieu de la ligne droite des stands. Je passe la ligne d’arrivée en extase. Je l’ai fait, j’ai finis ma première course.

Dernier petit tour de piste pour remercier tous les commissaires assurant notre sécurité durant l’épreuve. Je retourne dans les paddocks et retrouve mes amis. Je n’en reviens toujours pas de mon résultat. Quinzième sur vingt cinq pilotes sur la grille de départ. On me félicite chaleureusement et on m’apprend que j’ai même réussi un tour en 1’20”80, nouveau record personnel. Quel bonheur que de ressentir cette satisfaction de fin de course après avoir décroché un meilleur résultat que ce qu’on espérait. C’était enfin validé, j’avais fini ma première course.

Troisième jour : course longue

Le lendemain mon programme était plutôt léger en comparaison, juste une course à 17h. Mais quelle course ! La course longue d’une heure avec ravitaillement. La course courte était déjà physiquement éprouvante et n’avait pourtant duré que 23 minutes. J’avais bien du mal à imaginer pouvoir tenir plus de deux fois plus longtemps. Plus tôt dans l’après-midi, les copains en 600 avaient eux aussi leur course longue. J’enfile ma combi pour aider au ravitaillement de l’un deux, me mettant déjà dans l’ambiance.

En piste !

Arrive 16h30, cette fois je suis prêt et à l’heure pour aller en pré-grille. Je suis super concentré et impatient de reprendre un départ. Nouvelle mise en grille, nouveau tour de chauffe, nouveau départ. Toujours la même banane sous le casque, cette sensation exaltante et cette concentration extrême à l’attente de l’extinction des feux. Je prends à peu de choses près le même départ que la veille, seulement cette fois nous ne sommes que 21 participants. Je double quelques pilotes dès les deux premiers virages et me tiens sur un bon rythme. Je suis moins incisif que la veille car mon objectif cette fois est uniquement de finir la course. Une heure c’est très long, surtout sur un circuit aussi intense, alors mieux vaut ne pas prendre trop de risques pour l’instant et gérer la course.

En début de ligne droite, le temps de course restant est affiché et j’y jette un premier coup d’œil lorsque je ressens les premières sensations de fatigue. Ok, 9 minutes de course se sont écoulées sur les 60 et je suis déjà au bout de ma vie. C’est pas gagné. Je garde le cap en essayant de rouler de la manière la plus fluide possible mais j’ai le défaut de trop conduire sur les bras et mon corps me le fait vite comprendre. On m’indique au panneautage que je suis 15e. Tiens ça me rappelle la course de la veille. On se rapproche de la mi course et mon voyant rouge FI s’allume. La moto ne semble pas avoir de problème mais ce n’est pas très rassurant. Je réduis un peu le rythme pendant trois tours mais le voyant ne disparaît pas. Je décide de rentrer pour le ravitaillement.

Ravitaillement

Premier ravitaillement, et là mon équipe de choc a été incroyable. J’ai juste le temps de descendre de la moto, boire un coup et dire à qui veut bien l’entendre que je suis dans une galère physique sans précédent. Quelques secondes plus tard, je suis de nouveau en piste, reparti pour un peu plus d’une demi heure de course. Le voyant FI a disparu, je peux rouler sereinement. Et heureusement, car après analyse quelques jours après la course, c’est mon capteur de papillons secondaires qui fonctionnait mal, réduisant la puissance de mon moteur à haut régime. En regardant de plus près mes chronos en piste, j’ai d’ailleurs remarqué avoir perdu une seconde au tour sur toute la période où mon voyant était allumé.

J’ai fait la moitié mais mon corps est à bout. Pourtant, mon objectif est de finir, et je vais le faire, même si je dois me prendre dix tours par la tête de course. Finalement, il y a bien vingt minutes de course qui se sont passées assez facilement, j’ai lâché un peu prise et  commencé à rouler mécaniquement. J’ai longuement suivi un concurrent jusqu’à le doubler à l’épingle, comme la veille. Les dix dernières minutes ont été bien plus compliquées. Je comptais les minutes. A trois tours de la fin je me disais presque qu’une glissade me permettrait de mettre fin à ce calvaire. Mais comment lâcher si proche du but ?

Non, il fallait tenir. J’étais venu pour relever cet immense défi, et rien ne m’en empêcherait. Finalement, le drapeau à damiers a fini par flotter, je passe dessous, soulagé et heureux de l’avoir fait, ça aussi. Je rentre dans les paddocks après avoir remercié les commissaires de piste.

Objectifs réussis !

On béquille ma moto et je m’étale par terre, incapable de tenir debout. J’avais tout donné. On m’apprend alors que j’ai fini 12e sur 21. Et à ce moment là allongé par terre à regarder le ciel, que j’ai ressenti une joie immense et une fierté sans égal. J’avais fini mon premier week-end de course, je n’étais pas tombé, j’avais amélioré mon chrono d’une bonne seconde et demi, j’avais fait de bons résultats malgré mon inexpérience et ma moto vieille de treize ans, en suspensions d’origine et avec un sérieux déficit de puissance. J’avais du mal à y croire.

Vivement la prochaine !

Ce week-end de course était une expérience unique. Tant d’un point de vue humain que personnel ou de pilotage. C’est très certainement le meilleur moyen de progresser dans cette discipline mais c’est aussi une véritable école de soi. On me l’avait pourtant dit de nombreuses fois, mais il faut vraiment le faire pour le comprendre réellement. Pour apprendre à gérer la pression, se concentrer, travailler mentalement pour outrepasser les douleurs physiques, s’enivrer de l’adrénaline que peut procurer un départ de course et se rendre compte qu’il faut rester humble face à ce sport si intense mais aussi terriblement dangereux.

Si tu hésitais encore à participer ou non à une course, j’espère t’avoir donné envie de te lancer dans la compétition. D’ici là, je te dis à bientôt pour de nouveaux articles !

Bastien
Bastien
Je roule en deux-roues depuis bientôt 10 ans, d’abord sur les routes de ma Franche Comté natale puis sur celles de la région d’Aix-en-Provence où je vis depuis 2012. C'est au détour du meilleur cadeau d'anniversaire de tous les temps que j'ai découvert la piste et que j'en suis devenu accro ! Après avoir progressé suite à des dizaines de journées de roulage, des coachings et des baptêmes, j’ai décidé de me lancer dans la compétition pour la saison 2019. Ingénieur en informatique dans la vie de tous les jours, mais aussi boxeur, snowboardeur, peintre, fasciné par la photographie et l’astronomie, je suis avant tout un motard qui aime relever les défis. Et c’est par l’intermédiaire de mes articles que je compte vous transmettre des astuces, conseils, tutos et partager avec vous les expériences du motard et pistard que je suis.
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